Quand la maternité n’est pas une évidence.

Aujourd’hui, je me livre un peu plus à vous en vous parlant du parcours qui m’a amené à devenir Maman.

Quand on naît femme, on ne naît pas mère ! Dès notre plus jeune âge, on nous met en tête que devenir mère, c’est ce qu’il y a de plus normal et naturel pour une femme. D’ailleurs, il n’y a pas de question à se poser, tu es femme, tu deviendras mère.

Et pourtant, pour de nombreuses femmes, devenir mère est loin d’être une évidence, et j’en fais partie.

Si j’avais ouvert un blog à 20 ans (si, si, je vous assure, ça existait déjà à l’époque !), je n’aurais pas du tout écrit le même article. En effet, il y a quelques années, je rêvais de devenir maman jeune et d’avoir 3, non 4 enfants.

Avec ma filleule
Quelques longues années après bien-sur, mais avec ma filleule, lors de la Geek Touch 2016 à Lyon.

A l’âge de 15 ans, j’ai eu la chance que ma grande sœur me choisisse pour devenir la marraine de sa fille. J’ai rencontré ce petit être et j’en suis tombée raide dingue au premier regard. C’était sûr, j’aurais des enfants, et ça, le plus tôt possible. De plus, ma maman était mère à 20 ans, ma grande sœur à 22 ans (puis plus tard, ma petite sœur à 21 ans). Quoi de plus normal donc ?

Puis les années ont commencé à passer et les expériences avec. Je me suis lancée dans les études, sans savoir au départ que j’y passerai autant de temps, puisque je suis partie d’un BEP, pour arriver au bac +5 et donc terminer mes études à 26 ans. Durant ces années, et au moins jusqu’à mes 25 ans, je pensais toujours à devenir mère, mais je n’ai pas rencontré « la bonne personne » comme on dit.

Passé 25 ans, et alors que d’autres femmes ont un désir d’enfant encore plus fort (ils appellent ça l’horloge biologique… LOL…), pour moi, ce fut le contraire (la mienne devait avoir pris un coup et s’être déréglée). Plus le temps passait, et plus je me disais que j’étais bien comme j’étais. Je pouvais faire ce que je voulais, quand je le voulais, voyager, m’amuser, étudier, aider les autres, etc, etc. Et ma grande sœur a vécu des moments difficiles, avec un accouchement prématuré, et cela m’a un peu refroidi. Les voire, elle et son mari dans cette souffrance, et ce petit être avec toutes ces machines… bref, je ne souhaites cela à personne, même si aujourd’hui le petit bonhomme se porte bien et comble ses parents et sa grande sœur de bonheur.

Puis, ma petite sœur est tombée enceinte à son tour. Elle avait 20 ans et moi 26 et tout de suite, elle m’a demandé si je ne prenais pas mal le fait qu’elle devienne maman avant moi. Et j’ai réalisé que pas du tout. En fait, j’étais très heureuse pour elle et je me moquais royalement qu’elle soit enceinte. A l’époque, je n’étais même pas en couple.

Le déclic ! En fait, je n’aurais pas d’enfants, je n’en ai plus envie. Mes neveux et nièces me suffisent amplement et je peux continuer à mener ma vie comme je l’entends. Et ma petite sœur a eu un accouchement… comment dire… ? Le genre qui vous fait dire « Accoucher, moi, JAMAIS !!! ». La grossesse et tous ses désagréments ne me faisait plus du tout rêver.  Le gros ventre, le mal de dos, les vergetures, … Et l’accouchement ! Au nom de quoi je devrais m’infliger cette torture ? Quand j’entendais ma maman, mes sœurs, mes copines me raconter cet « acte merveilleux », je n’avais qu’une envie, fuir le pays.

Et ma carrière ? J’avais des rêves plein la tête moi. Je pensais faire tellement de choses toutes plus intéressantes les unes que les autres et ce n’est pas avec un bébé que je pourrais les faire.

Non, vraiment non, je ne voulais plus de bébé.

Sauf que, passé 25 ans, la société commence à vous faire comprendre, par tous les moyens, qu’il est grand temps de vous y mettre. Non mais c’est vrai quoi, je vous le répète, quand on est une femme, il n’y a rien de plus normal que de vouloir devenir mère. Et là, tout le monde y va de son commentaire ou de son avis.

Ma gynécologue et mon médecin traitant : « Hors de question de vous poser un stérilet, vous êtes trop jeune. » « Et si vous changez d’avis dans 1 an ? ». « Vous n’avez jamais eu d’enfant, ça risque de vous rendre stérile ». J’en ai entendu des inepties. J’avais fait un choix, on parlait de mon corps, de ma vie, mais on ne me laissait pas prendre la décision.

La famille et les amis : « Alors, tu attends quoi pour nous faire un petit ? ». « Mais tu verras, tu changeras vite d’avis, c’est la vie ». « Tu ne vas pas en rajeunissant, il faudrait que tu te décides avant qu’il ne soit trop tard ». « Je te jure, on oublie tout une fois que le bébé est là » (en parlant de l’accouchement, la bonne blague). « Comment une femme peut dire qu’elle ne veut pas d’enfant ? Un homme ça se comprend, mais une femme… « .  Oui, oui, j’ai bien entendu tout ça dans les années 2010 et non 1900 !

S’il y a bien une chose que tout cela a réussi à faire, c’est me donner encore moins envie de faire un enfant, et de céder à une société pour qui il faut rentrer dans le moule à tout prix pour être considérée comme « NORMAL ».

Quand j’ai rencontré Papounet, j’avais 27 ans et j’avais fini mes études depuis 1 an environ. J’avais deux boulots, un appartement, des copains, une association dans laquelle je m’éclatais, … bref, je me sentais bien dans ma vie comme elle était. Je commençais à avoir envie de me remettre en couple mais une chose est certaine, à ce moment-là, il n’y avait plus aucun bébé dans ma tête. Ah ça, non merci ! Très vite, nous nous sommes installés ensemble, comme une évidence, et nous vivions notre petit train de vie, tranquillement, entre boulot, copains, famille et association.

Papounet et moi en Week-end
Papounet et moi en week-end.

Tout se passait bien entre nous, jusqu’à ce que les copains autours de nous commencent à avoir des enfants (vous savez, quand on arrive à la trentaine, qu’on passe notre temps libre entre mariages et maternités et qu’on commence à voir de moins en moins certains copains qui ne peuvent jamais venir à cause du petit). Papounet voulait un enfant, c’était sûr, c’était normal, c’était dans la suite logique des choses. Et flûte, revoilà la logique des choses, le « c’est NORMAL ». Et maintenant que j’étais en couple, la pression était encore plus forte autour de moi. Pas une sortie entre copains ou en famille sans que le sujet ne revienne sur le tapis. Pas une visite médicale sans que mon médecin m’en parle. Je vous assure qu’être une femme, dans ce contexte, n’est vraiment pas le plus simple. Je voulais juste qu’on me laisse tranquille avec ça.

Sauf que dans notre couple, il y en avait un des deux qui ne rêvait que d’une chose, un bébé. Dès que nous étions en présence de mes neveux ou d’autres bébés, il devenait cet être tout dégoulinant d’amour complètement gaga. Je faisais exprès de lui confier les tâches les plus ingrates, changement de couches qui débordent entre autre, pour lui montrer les « mauvais côtés ». A chaque fois que nous abordions le sujet, je plongeais dans une angoisse pesante. Je comprenais cette envie de devenir père, mais moi, je n’avais pas envie de devenir mère.

Au fil des mois, j’ai senti la pression s’atténuer, tant du côté de Papounet, que de ma famille. Avaient-ils enfin compris que non, je n’aurais pas d’enfant ? Ou au contraire, que c’est en me laissant tranquille avec ce sujet que je pourrais commencer à lâcher prise ?

Petit à petit, j’ai commencé à me poser des questions. Est-ce que ça serait si terrible que ça ? Et puis, peut être que si je dis oui, la nature en décidera autrement. Est-ce que Papounet et moi devons rester ensemble ? Je ne peux pas le priver de ce bonheur. Mais lui voulait qu’on reste ensemble. Je lui ai dit que sans maison, pas de bébé… Nous avons donc acheté une maison. Je lui ai lancé des défis idiots en lui disant « Si tu y arrives, c’est le signe que nous devons faire un bébé ». Il a relevé tous les défis. Non, vraiment, il le voulait ce bébé !

Du côté de ma vie professionnelle, on ne peut pas dire que je réalisais mes rêves. La réalité m’a vite rattrapée et j’ai compris que, même avec mes études, j’aurais du mal  à me réaliser comme je l’aurais souhaité.

Suite à une nouvelle déception professionnelle, j’ai eu un nouveau déclic, si je dois avoir un enfant, c’est maintenant. Non pas parce-que c’est « NORMAL », mais parce-que ce serait « MON » choix. Je ne peux pas dire que j’en avais super envie, mais en tout cas, si ça devait arriver, je ne dirais pas non. Un matin, j’en ai eu marre et j’ai annoncé à Papounet que j’arrêtais la pilule. Cette chose bien ancrée dans la vie de beaucoup de femme, qui me rendait malade, mais qu’on ne voulait toujours pas remplacer par un autre moyen de contraception. Il était un peu surpris, mais tellement heureux. Je lui ai expliqué ce qu’on m’avait dit, que ça allait prendre du temps. Au moins 1 an. Cela me laissait largement le temps de me faire à l’idée et de me préparer… Bon, finalement, j’étais enceinte moins de 2 mois après.

 

Pourquoi j’ai rédigé cet article ? Tout simplement pour partager mon expérience et peut être aider d’autres femmes qui se retrouveront dans une partie ou une autre de ce récit. Aujourd’hui je suis mère et j’en suis plus qu’heureuse, mais j’ai toujours autant de questions en tête. Ce n’est pas parce-que finalement j’ai fait ce choix, que toutes les femmes doivent faire de même. Je considère que ce n’est pas parce-que nous sommes des femmes que nous devons obligatoirement devenir mère. C’est quelque chose de personnel et c’est un grand chamboulement dans la vie. Ce n’est pas une décision que l’on doit prendre à la légère, sous prétexte que c’est « NORMAL ».

S’il vous plait, arrêtez de mettre la pression aux femmes de votre entourage, ne les jugez pas sur leurs décisions. Au contraire, soutenez-les dans leurs choix, que ce soit de ne jamais avoir d’enfant, d’en avoir un seul ou au contraire d’en avoir 8. Chaque femme est différente et a sa propre histoire.

N’hésitez pas à partager votre expérience ici.

16 réponses sur “Quand la maternité n’est pas une évidence.”

  1. Ton article est très intéressant et très réaliste, la société nous met beaucoup de pression,c est dingue! il faut rentrer dans les rangs sinon ça ne va pas. Quand tu as trois enfants on te fait bien comprendre, ou bien on te le dit carrément , qu’ il ne faut pas en avoir d autres, c est suffisant! Tu imagines quand ils sont du même sexe?Je passe mon temps à dire aux gens qu’ on sait pas faire les filles, c est fatiguant! On ne rentre pas dans le moule de la famille ideale avec le garçon et la fille…sans parler du fait d avoir un enfant jeune ou avec « trop » d ecart d âge, ça fait parler: est ce le même papa, etait ce une grossesse désirée…il faut suivre ses choix et ses désirs sans prendre en compte la pression de l entourage, c est dur je sais…en tous cas
    papounet s est accroché pour devenir papa, bon je me pause quand même une petite question, tu n es pas obligé d y répondre bien sûr, mais y aura t- il d autres petits bibous ? 🙂

    1. Merci ?
      Effectivement, quelque soit la situation, les gens trouveront toujours à redire ?.
      Et Oui, c’est un projet que nous avons ?. Ça me fait très peur et en même temps j’en ai envie ?. La fille zinzin qui ne sait plus ce qu’elle veut. ??

  2. Ton article m’a beaucoup touché du fait que j’étais comme toi je ne voulais pas d enfant. Personnellement Camille ne serait pas arrivé du jour au lendemain dans notre vie, on aurait pas eu d »enfants malgré le désir de papa d’en avoir. Aujourd’hui elle me comble de bonheur.

    1. Je sais que nous avons eu droit aux mêmes réflexions. Aujourd’hui, même si ça n’était pas notre souhait de départ, nous avons la chance d’avoir de beaux bambins qui nous comblent de bonheur jour après jours ?

  3. Coucou, ton article est vraiment super à lire. Je trouve ça bien que tu parles de ton ressenti, de ton expérience. La société n’a pas évolué finalement. La femme se doit de faire des enfants, qu’elle en est envie ou non. C’est fou …! Nous avons encore le choix de décider de ce qu’on veut faire de notre vie. Merci pour ce bel article !

  4. Je découvre ton blog au travers de cet article. Et je m’y retrouve beaucoup. Mon envie de maternité a aussi décru très fortement après 25 ans. Une vie active, libre, c’est vraiment génial. Et puis arrive les 29 et l’aube des 30. On ne peut plus vraiment dire « je n’ai pas envie d’avoir d’enfant maintenant » mais commence à se poser la question  » est ce que je voudrais un enfant un jour? » La réponse pour moi a été oui. Oui je veux faire cette expérience, créer ma petite famille et si je continue à attendre d’être prête je pense que je ne le serai jamais lol. Résultat : on s’est lancé et un mois plus tard j’étais enceinte ^^Quand je pense à tous ces couples qui rêvent d’avoir un bébé et traversent tant d’obstacles pour y arriver je me suis dit que c’était une vraie chance pour nous. Alors me voilà enceinte de 5 mois, heureuse dans ma maternité mais pas franchement sereine pour la suite lol. Quoi qu’il arrive on fera de notre mieux et c’est le principal ?

    1. Alors déjà félicitations ?. Ensuite, prête, pas prête, en attente de bébé ou bébé surprise, je crois que le principal effectivement c’est de faire de notre mieux et surtout, surtout, s’écouter ?.

  5. Je comprends ce que tu ressens. Dans mon entourage, beaucoup de filles ont eu leur premier enfant à 19-21 ans, moi j’en ai 23, bientôt 24 et on arrête pas de me dire, à quand le bébé ? Sauf que ce qu’ils oublient vite, c’est que 1) je vis toujours chez mes parents 2) je n’ai pas une situation financière stable 3) je veux voyager et profiter avant d’avoir des enfants… Bref, plus ça vient, moins ça me donne envie…alors que je rêverai d’être maman, juste pas tout de suite. Ton article m’a beaucoup touchée !

    1. Même quand la pression est forte, il faut garder son propre cap et faire les choses comme on le souhaite. Le principal, s’écouter ?. Tu as raison de faire les choses à ton rythme et comme tu les sent !

  6. Merci pour cet article tellement personnel ! Je m’identifie un peu à toi. D’ailleurs, j’ai fait un article un peu similaire sur les attentes qui pèsent sur une femme mais en l’occurrence celle de devoir être en couple et de finir sa vie avec quelqu’un. Cela m’a pris du temps pour me défaire de toute cette pression mais je suis heureuse seule et en ce moment, les hommes ne m’intéressent plus du tout pourtant on continue à me dire « mais t’es avec personne, c’est pas normal, ça te manque pas ? ». Je n’ose même pas imaginer la pression qu’une femme ou un homme d’ailleurs doit ressentir lorsqu’elle ou il approche de la trentaine. Mon cousin a 40 ans, pendant 10 ans il y a subi cette pression et là, il a juste rencontré la bonne personne, celle avec qui il a eu envie de faire un bébé.
    Bref, respecter les choix de vie de chacun est un très beau message ! Merci de le porter ! 🙂

    Passe une bonne soirée,
    https://lapausemocha.blogspot.fr/

    1. Merci ?. Oui le principal c’est de respecter les choix de chacun ! Après Tout, chacun sa vie!
      Je vais aller lire ton article. Avant de rencontrer mon homme, je suis restée 3 ans célibataire. J’avais l’impression de ne pas être normale à force d’entendre mon entourage. Mais en fait, je suis parfaitement normale, à ce moment là, j’étais bien seule et je le vivais bien. ?.

  7. Merci ! Enfin un témoignage qui ne me culpabilise pas… J ai 35 ans et je ne ressens ni l envie ni le besoin d avoir un enfant j ai trop peur que ça bouscule mon bien être mon quotidien et puis l accouchement …. Et je passe pour un monstre…
    Mon conjoint en veut et je me demande « pourquoi toutes mes copines en ont et pourquoi je suis comme ça…. »

    1. Nous sommes toutes uniques et nous avons le droit d’avoir nos propres envies et nos propres besoins.
      Aujourd’hui j’ai 2 adorables enfants que j’aime par dessus tout. Mais punaise, que ma vie d’avant me manque ! Je dis souvent que même si je ne regrette pas, je ne mentirais pas non plus, je préférais ma vie sans enfant qui était beaucoup plus simple et plus fun, tant pis pour les gens que je vais choquer.
      Laissons les femmes décider de ce qu’elles veulent et de ce qui est bon pour elles ! Si c’est avoir 10 enfants, super ! Si c’est en avoir aucun, génial ! … tant que c’est ce que la personne souhaite. ?

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